Historique de l’établissement

Le lycée de Valognes, quelle histoire !

Les bâtiments du lycée de Valognes en font un des plus anciens établissements scolaires de l’académie de Caen.

L’architecture du Lycée, par les élèves de Première de la Spécialité Histoire des Arts

Le lycée Henri Cornat, un ancien séminaire, est organisé de la même manière qu’un hôtel particulier, avec la succession, depuis la rue Henri Cornat, d’une cour d’honneur, d’un corps de logis central de quatre niveaux et d’un jardin à la française.

Le portail tout d’abord : nous entrons dans la cour d’honneur par un portail surmonté d’un entablement sur lequel est inscrit depuis les années 1970,  en lettres dorées, « Lycée Henri Cornat ». Le portail est plus travaillé du côté rue Henri Cornat. En effet il possède de ce côté un fronton cintré brisé (scindé en deux), des colonnes ioniques non cannelées, des pilastres à refends (d’inspiration baroque car il y a une superposition des niveaux) et tout en haut, surplombant le tout, un pot à feu et un socle avec des éléments décoratifs ressemblant à une vasque ceinte d’un tissu en pierre. Le portail est entouré de murets surmontés d’une grille : initialement il s’agissait de hauts murs surplombés d’une balustrade en pierre.

Histoire des arts imagesLa cour d’honneur : elle possède en son centre un parterre ainsi qu’un renforcement conçu à l’origine pour accueillir une statue. Aujourd’hui il n’y a que de l’herbe (bien entretenue). De la cour d’honneur nous avons une vue sur la façade classique (très sobre) du lycée. Sur l’avant-corps central (partie du milieu) en saillie (qui ressort) nous pouvons remarquer des niches qui étaient elles aussi destinées à accueillir des statues mais qui sont également vides aujourd’hui.  Un grand fronton segmentaire (presque en demi-cercle) couronne l’avant corps central et est orné d’un bas relief représentant deux anges entourant une horloge et un ostensoir. Deux oeils de boeuf (fenêtres rondes) encadrent le bas relief. Ce corps de logis central est couvert d’un toit  à la Mansard en ardoise qui présente six lucarnes (trois de chaque côté de l’avant-corps) ainsi que deux cheminées réparties de façon symétrique.

Aux extrémités du corps central s’avancent deux ailes symétriques aux toits très pentus, à la française. Les façades de ces deux ailes sont surmontées en leur centre de frontons triangulaires ornées des blasons des familles liées à la construction du séminaire.

Le lycée Henri Cornat est de style classique, un style qui s’épanouit aux XVIIème et XVIIIème siècles : celui-ci fait preuve d’un certain dépouillement, se caractérise par des lignes droites, une symétrie et le décor s’inspire de l’antiquité.

Les jardins : à l’arrière se trouve un jardin, comme dans un hôtel particulier. On remarque tout d’abord que les ailes de la cour d’honneur s’y prolongent : on constate donc que le bâtiment entier a une forme en « H ». Dans la première partie du jardin on trouve un cadran solaire disposé dans l’alignement de l’allée centrale qui suit le même axe que l’allée centrale de la cour d’honneur. Ce jardin est ceinturé d’un muret, arrondi en son centre, qui supporte des terrasses.

Le lycée est construit sur un terrain montant, si on le traverse depuis le portail en allant vers les jardins : ce qui donne au bâtiment un côté grandiose, un côté écrasant et imposant.

Au début du XXIème siècle le bâtiment fut agrandi, au niveau des ailes, afin d’offrir plus d’espaces au rez-de-chaussée et au premier étage. »

 

Le séminaire de l’abbé de la Luthumière (1654-1790)

Le lycée a été fondé en 1654 par l’abbé François de la Luthumière (1617-1699) sur un terrain donné par l’évêque de Coutances. C’est à lui que l’on doit les bâtiments de la cour d’honneur, abritant notamment un superbe escalier à rampes droites et les jardins.

L’édifice abrite alors un séminaire, destiné à la formation des prêtres. Il comprend dès 1659 une cinquantaine d’élèves, âgés majoritairement de 14 à 19 ans et originaires du Nord-Cotentin. L’effectif atteint 264 élèves en 1788.  Avec la Révolution, le séminaire est fermé en novembre 1790.

Un établissement scolaire à tout faire (1790-1969)

Les bâtiments du séminaire sont convertis en caserne puis en bâtiment de fourrage avant de redevenir un établissement d’enseignement en 1808, en tant que collège municipal. Ce collège fonctionne de 1810 à 1853. Fait marquant de cette période, il reçoit le 5 juillet 1836 la visite de Victor Hugo, qui accorde à cette occasion une journée de congé aux élèves.

En 1855, les bâtiments accueillent à nouveau un séminaire, sous la direction des Eudistes. Ils font construire deux nouvelles ailes sur le parc en 1859 afin de pouvoir accueillir plus confortablement les nombreux élèves. L’établissement est très réputé pour la qualité de son enseignement.

La loi de séparation des Eglises et de l’Etat (1906) entraîne la fermeture du « collège diocésain » de Valognes, dont les élèves et les professeurs sont transférés à Cherbourg en 1907. Les bâtiments servent  désormais à une école primaire supérieure et au collège municipal.

Hôpital militaire au début de la Première Guerre mondiale, le collège est converti en centre d’instruction pour l’armée belge de novembre 1914 à 1918. Les Allemands l’utilisent à leur tour comme hôpital militaire pendant la Seconde Guerre mondiale. Ils sont remplacés à partir de l’été 1944 par les Américains qui stockent du matériel dans le parc et logent leurs soldats dans les bâtiments.  Les élèves sont dispersés dans les écoles des environs.

La destruction d’une grande partie de la ville par les bombardements de juin 1944 fait que le collège, un des rares bâtiments publics épargnés, sert de Mairie jusqu’en 1955 (aile gauche) et de poste jusqu’en 1957 (aile droite).  Les élèves réintègrent cependant leurs salles de cours réduites au dernier étage d’une aile du parc.

Le lycée Henri Cornat (1969- ?)

En 1969, le lycée municipal de Valognes devient un lycée national et reçoit le nom du maire de Valognes décédé l’année précédente, Henri Cornat.

La croissance continue des effectifs (250 élèves dans les années 1960, plus de 800 élèves dans les années 1990), amène le Conseil Régional de Basse Normandie à construire deux nouvelles ailes côté parc. Après 2 années de travaux, les bâtiments sont inaugurés en 2000.

En 2004, le lycée a fêté ses 350 ans. Il reste de nouvelles pages de son histoire à écrire !

Photos d’archives